Mes origines sont multiples, et dès l’enfance, entre pays d’orient et d’occident, mon œil se nourrit. Ma peinture transpire de ces influences. Celle des moucharabiés, des motifs de mosaïques, des enluminures arabes, des portes de souk, des céramiques grecques, de la renaissance italienne, en incluant plus tard la bande dessinée, les modernes et les contemporains. Depuis l’enfance, j’ ai une facilité à voir des choses dans les taches. Ce sont elles qui me guident. Telle une nomade sur la toile, ma main court dans une écriture automatique et révèle des formes : animaux, visages, monstres, paysages, tout droit sortis des contes d’Hoffmann, ou d’un tableau de Bosch. C’est un jeu constant entre abstraction et figuration, donnant à suggérer au spectateur, à partir d’un imaginaire connu, un monde, qu’il peut s’approprier, devenant lui même lecteur-créateur du tableau. J’accumule, je remplis l’espace pictural, tel un « all-over » Je cherche à donner au plein une respiration, à travers des entrelacements, croisements, mouvements constant entre le fond et la forme dans lesquels la forme devient fond et vice et versa. Je veux une oeuvre en mouvement, où la touche est vivante. Après avoir travaillé en poussant la couleur à son paroxysme, je suis revenue vers des gris, soutenus par quelques point forts. Le vert qui avait disparu pendant prés de 10 ans de ma palette, est revenu en force. J’ai ressenti la nécessité après 10 ans de Big Bang (intitulé de ma série antérieure) d’accentuer la figure. Il s’agit d’une rêverie intérieure, une série d’impression, de ressentis. Mes derniers travaux tentent de conjuguer les deux dernières séries : couleurs et noir et blanc.

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